MANUSCRIPTS
This series of paintings is part of a series started in the nineties. I have painted on canvases with a brush like I did in this series. I have also made manuscript paintings where I engraved the letters onto the fresh paint creating a bas-relief effect. It can be compared to engraving in metal.
I have been conflicted with the meaning of the work for the longest time. In fat I had a deep feeling about what it meant without being able to express it properly. I knew it had to do with the meaning of writing beyond what is written. I am now confident that the act of writing is to be seen a a mean of communication in itself. The letters, the order of words, the handwriting, the placement, the environment and so many accessories that surround and unable its existence speak to us and we must listen.
It is an under current that we hear out of a dream that repeat itself without ever getting completely caught.
Thierry Alet
New York , Nov 2019
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Thierry Alet
February 29 March 24 2020
Vernissage Saturday March 7 6PM
Walter Wickiser Gallery
240 11th Ave. New york
www.walterwickisergallery.com
Manuscrits, Street Art, Fresque ou Murals
L'attrait pour les murs dans le travail de Thierry Alet passe par l'observation les traces, marques et écris qu'il observe partout, mais particulièrement de le quartier de Sainte-Thérèse où, étudiant, il partage un apparemment avec l'artiste Henri Tauliaut. D'abords il peint des portes mais celles ci ne viennent pas sans les mur et ces murs on des traces. Plus tard dans la série 'Le Roi Déchu' il recrée la matière de ces murs comme fonds. Au même moment apparaissent des mots illisibles dont le sens de la présence semble en conflit avec le sens des mots. On pourrait comparer cela à une signature. Souvent le nom ou les nom et prénom de la personne signataire sont bien illisible. Malgré tout l'imposition de cette signature est la claire manifestation de la présence effective de la personne à ce moment et de son accord. C'est dans cette conception intuitive qu'il faut comprendre les manuscrits de Thierry Alet.
Et puis il y a la verticalité. Thierry Alet dissocie deux sortes d'écritures. L'écriture verticale et l'écriture horizontale. La dernière est celle des livres. La verticalité elle, peut-être vue comme appartenant à la publicité, à la propagande, à la communication imposée. En effet, on ne choisi pas les affiches que l'on rencontre sur le chemin. Tous ses signes sur les portes des immeubles, dans l' ascenseur, dans a voiture sont autant d'écriture vertical. Dans les toiles manuscrites comme dans les fresques Thierry veut s'emparer de cette double qualité de l'écriture, c'est à dire imposer sa signature. Certain relèveront le caractère obsessionnel comme un facteur aggravant du cas Alet.
Sur les murs l'obsession s'exprime par la grandeur de ceux-ci et surtout le sentiment qu'il pourrait peindre, écrire à vrai dire, à l'infini ou tant qu'il y aura des murs. Sur toile l'obsession s'exprime différemment. L'observation des murs se transmet par la matière de la peinture dans laquelle les mots sont gravés leurs redonnant leur caractère de traces comme celles laissées ici par un camion passé trop près du poteau, un peu de ciment tombé du mur ou un clou mal arraché. Mais pour que l'écriture ne cesse jamais, il se lance dans de véritables campagnes de copiste par exemple en recopiant l'intégralité de certains livres tels 'The painted word' de Tom Wolf ou 'Le Prince" de Machiavel. Une autre fois, il propose une analyse comparée des deux discours du 11 septembre respectivement de George Bush et d'Oussama Ben Laden.
Sélectionné par Small Axe pour une bourse de la Fondation Andy Warhol, Thierry Alet crée cette série de 13 peintures de moyen format intitulées Periodic Tables. Ici l'artiste extrait des détails de ses dessins pour leur attribuer un sens direct et littéral. Il propose à la fois des toiles où il semble se mettre à nu, notamment dans la toile "father" ou "Alet" et une amorce de symbole qu'il veut être utile pour déchiffrer le reste des ses dessins cathartiques.
Liens :
Project Muse : click
"Après cent ans de domination, la culture est rigidifiée" Frantz Fanon
Voilà, en quelques mots empruntés à Fanon, la raison de cette série de 60 dessins uniques. Il me semble en effet, que trop ébloui par la vision binaire colonisés/colons de notre société, nous sommes passés de la Négritude au 'Tout Monde', de la Créolité au hip hop de Stromaë sans nous arrêter sur deux questions essentielles : Quels sont les mécanismes de domination hérités de l'esclavage/colonisation/départementalisation/globalisation/ insularisation ?
Les choses mêmes que nous défendons corps-et-âmes comme symboles inaliénables de notre identité culturelle ne sont-elles pas les garantes des systèmes de domination ?
À travers ces dessins que l’artiste veut cathartiques, sont interrogées toutes les symboliques de la cécité. Du dénie de réalité d’une mère face l’horreur d’une grossesse interdite à l’aveuglement volontaire d’Oedipe.
Thierry Alet s’inscrit dans une grande lignée d’artiste ayant investi ce thème de l’antiquité grecque, à Bruegel l’ancien aux photographes contemporains à l’instar de Paul Strand, Diane Arbus ou Sophie Calle. Chacun y voit et donne à voir ce qui ressort de son rapport au monde. Ici il s’agit en particulier d’exprimer l’ampleur du désastre sur une société, celle des Antilles, dont l’histoire a emmêlé jusqu’à la raison même des mécanismes d’aveuglement.
Quand sa fille nait, il regarde de façon retrospective sa production de dessins. La série cathartique compte des images sombres qui tentent de défier les tabous. Avec ces nouveaux dessins, il veut que Gabrielle voit une série un peu plus joyeuse, ne serait-ce que par le choix des couleurs utilisées. Les dessins eux gardent parfois leur propre liberté.
In 2009, with his performance entitled 'Dessins Gratuits' Thierry Alet start expressing the practice of drawing as last rempart. Then it was a desperate act to ad meaning to his life beyond the commercial exchange of art, goods and services. Here it's a way to question the practice drawing as the ultimate response to the fight between life and art.
Starting in September 2016, for a year, Thierry Alet made 1 drawing per day and broadcasted Live on FaceBook.
See 1 video here : Click
On this version of the 'portraits d'Ano' series, Thierry Alet plays with many technics, Acrylic, ink, brush, no brush. There is also he use of this ancient practice that find in Basquiat drawings when he write a word to cross it right away. Therefor attracting attention to what was once written. Here the 'repentis' technics make most of these heads appear dual. When you follow the paint you see one form, when you follow the line (drawing) one see another face. Our dualité is clearly stated beyond the hypocrisy of the the cubist composition of straight eyes and profil laughing heads.
Read more about the Portrait d'Ano : click
This series 'Portraits d'Ano' has many formal manifestations. On paper, collages, canvas and soon ceramics. Most of them are painted in the NYC studio. Here are the only two large works to date to be on raw canvas. There are 4 more small works of the same format that are not presented here.
Just like all the portraits d'ano, they speak of hypocrisie in society and particularily in the islands of Guadeloupe and Martinique. He always investigate the idea of the social mask but when fellow artist Ano stated that hypocrisy was in the DNA of his people as a result of the history of slavery, Thierry Alet had a vivid reaction. He did not recognize himself in this definition which he found offensive to an entire nation.
PORTRAITS D'ANO
Thierry Alet
L'identité est une question centrale pour tout le monde, à la fois à titre individuel ou en tant que nation. En Amérique, elle peut être alimentée par la jeunesse de la nation, au Japon formée par le traumatisme de la Seconde Guerre Mondiale. Dans mon pays, la Guadeloupe, le centre du discours veut paraître simple : l'esclavage. Depuis longtemps, j’ai soutenu qu'il est le post-colonialisme. Il me semblait que nous ne pouvions pas comprendre une société sans une vision géopolitique. Maintenant, je me demande si l'étude de notre ère postcoloniale ne serait une écran de fumée qui nous empêche de voir que les systèmes esclavagistes sont encore actifs.
En 1998, j’ai commencé cette série de peintures intitulées Les Têtes qui Rient qui comprend des sous-séries. Les grands formats sur toile brute sont intitulés Le Rire des Aryens. Il y aussi, Les Portraits in Vivo ou Dunn. Là, je propose l’idée que la paix dans les îles est possible grâce à l'utilisation du rire comme masque social. Il ne s’agissait pas d’évoquer des attitudes individuelles, comme cacher sa véritable nature pour avancer socialement ou professionnellement. Je parlais d’un modèle systémique qui vise à tout uniformiser pour affaiblir la question identitaire.
Près de 10 ans plus tard Ano, artiste guadeloupéen également expatrié, a présenté une idée qui semble aller plus loin que la mienne. Selon lui la fuite, pas le rire, déterminerait notre caractère en tant que peuple. Elle serait le principal dommage fait par l'esclavage. « C’est dans notre ADN », dit-il. J’ai été personnellement choqué par cette annonce, car elle me renvoyait une image malsaine. Je refusais aussi de croire que tous les Guadeloupéens vivaient dans l’hypocrisie. Je ne veux pas dire qu'il n'y a pas un peu d’esquive dans l'utilisation du rire. Mais cette composante est-elle la partie forte qui a déclenché ma longue série d'œuvres ?
C’est pour protester contre cette idée, que j’ai créé ces Portraits d'Ano. Cette fois, les têtes vous regardent droit dans les yeux mais rient de profil. Ici, j’ai tenu à souligner une question récurrente des Têtes qui Rient. Ces gens rient-ils avec nous ou de nous? À mesure que je peignais et que je confrontais la théorie d’Ano à mon expérience quotidienne du pays, ma frustration s’est dissipée ; En réalité, quelle est la part des choses que nous choisissons de ne pas révéler et quel est son impact sur nos relations ?
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PORTRAITS D'ANO
Thierry Alet
Identity is a central question for everyone both individually or as a nation. In America it maybe fueled by the youth of the nation, in Japan shaped by the trauma of the Second World War. In my homeland of Guadeloupe the central identity discourse wants to appear simple: Slavery. For a longtime I argued that it's post colonialism. It seemed to me that we could not understand ourselves without consideration for geopolitical vision. Now I wonder wether the study and scrutiny of our postcolonial present era isn’t the magic wand that prevents us from seeing that slavery-time-systems are still in motion today.
In 1998 I started this series of paintings entitled The Laughing Heads. There are sub-series within the laughing head series. The larger works on raw canvas was titled Laughter of the Aryans, this new one Portraits d'Ano. Then I offered the idea that peace in the islands was possible thru the use of laughter as a social mask. For me it was not about any individual attitude that consisted in hiding one true self in order to advance in society. I saw it more as systemic pattern that aimed to make every one look, act and think the sane way.
Almost 20 years later Ano, a fellow Guadeloupian artist, also expatriated, presented an idea that in some sense went further than mine. According to him Avoidance, not laughter determined our character as a people and is the main damage made by slavery. “It’s in our DNA says he”. I was personally shocked at the announcement because it made me feel like I was a “sneak” in some sense. I also refused to see all the people of Guadeloupe living their lives as hypocrites. Not to say there is not an avoidance component in the use of laughter. But could this component be the strong part that ignited this long series of art works I made?
To protest against this idea I made these Portrait d’Ano. This time I would make heads that look at you straight in the eyes but then laugh from their profile. Here I want to emphasize on a reoccurring question of Laughing Heads. Are they laughing with us or at us? As I painted them repeatedly, as I challenged Ano’s with day to day interaction, my frustration faded: I went back to questioning the size of the things we choose not reveal and its impact on our world.
Ces collages de la série 'Portraits d'Ano' sont fait sur calque collé sur des pages du New York Times Magasine. La transparence du calque fait écho à l'impression de masque de ces têtes qui rient. Les textes en fond bien que n'ayant pas de lien d'illustration avec l'image peinte de l'artiste, proposent une narration dont la relation est plus surréaliste que cubiste. L'Artiste imagine que le spectateur retiendra prioritairement la présence des textes comme symbole de l'expression humaine plus tôt que pour leur caractère graphique et donc visuel.
Sur les dessin les protraits d'Ano ; Clck
'La voleuse d'enfant' au Mémorial Acte met en cause l'agressivité encore chaude du pouvoir colonial sur les familles comme mode de contrôle du pouvoir dominant.
Cette installation utilise le code couleur créé à l'occasion pour juxtaposer 3 versions de la prière 'Je vous salue Marie'. En Créole, Francais et Caraïbe. L'artiste veut nous inviter à voir à quoi ressemble le texte quand on ne peut plus s'attarder sur le détail des mots rendus inintelligibles. Y-a-t-il un usage autre, fait des textes que celui du sens des mots.
Un texte plus complet sur cette oeuvre, intitulé - Manifeste pour un code couleur - est en préparation.
On a Caribbean Rum Trail
By BAZ DREISINGER
Extrait de l’Article du New York Times. Fevrier. 21, 2014
… Le dernier jour de mon ‘périple dans la Caraïbe sur les traces du rhum’, même mon café du matin était du rhum. En fait, de la crème de rhum, consommée à l’Habitation Clément, une plantation avec des jardins botaniques, une maison créole et une galerie d'art. Les saveurs et mélanges vendus aux côtés de rhums traditionnels Clément sont éblouissants : café, chocolat, mojito, noix de coco, goyave, cerise .
Mais lors d'une visite audio qui couvrait bien l'histoire du rhum et de la production - cartes, diagrammes, expositions de photos, voix-off françaises accentuées - j'ai décidé que ici était le sommet de l'éducation sur des visites de distilleries. J'ai erré à travers le jardin de sculptures de la plantation et, en réfléchissant sur l'héritage du liquide que je poursuivais, je repérai quelque chose de remarquable : du sang sur les feuilles. Une sculpture rouge massive du mot «BLOOD», en équilibre devant un parfait champ de canne. Elle évoque, bien sûr, la chanson de Billie Holiday "Strange Fruit", à propos des lynchages du paysage pastoral du Sud de l’Amérique : " Du sang sur les feuilles et du sang aux racines », chantait-elle. Cette scène, époustouflante et à la fois hantée par la douleur perpétuelle, m'a frappé comme un hommage parfait : J’y ai compris l’essence d’une belle et nostalgique région dont l’héritage contient tous les paradoxes et la complexité qui lui ont donné naissance il y a si longtemps.
Liens :
AICA : click
Whom you know : click
New York Times Photo : click
Pendant 4 jours et 3 nuits, Thierry Alet peind sa catharsis dans la grande salle de la Fondation Clément. Ces dessins sont fait sans dessin préalable directement sur les murs dorés. Il les dessine en prise directe avec son imagination à mesure qu'ils arrivent à sa conscience. Il dit : Je regarde le mur et je vois apparaitre ses êtres. Il me suffit alors de suivre leurs contours avec le pinceau. Ces êtres, poursuit-il, semblent venir d'un autre monde où ils sont nombreux car, que ce soit sur mur ou sur papier, ils semblent apparaitre sans arrêt et toujours différents les uns des autres.
Catharsis : Peintures et dessins in situ, Thierry Alet, Fondation Clément, 2009
Links :
Text by Johanna Auguiac :
Fondation Clément : click
L'Étagère est un objet/sculpture qui met en scène le Code couleur. Comme une sorte d'abécédaire hérité d'une machine de Gutenberg, elle permet d'écrire avec les couleurs de petits mots comme des prénoms.
Exposée notamment à Joburg Art Fair 2015
"Être la voix de ceux qui n'ont pas de voix". Thierry Alet entend cela depuis longtemps. Victor Hugo ou Aimé Césaire ? Il n'en reste pas moins qu'il perçoit cette citation comme une des fonctions de l'artiste. Ici, il invite à lire au-delà des cris qui ne font pas de bruits. Il appelle aussi 'aphones' ceux que l'on entend bien mais qui ne disent rien en substance, comme passés à côté de leur cri. Le couple certainement est cité mais on peut voir à travers lui la structure de a société toute entière.
J’ai rencontré un petit garçon à Miami devant un musée qui m’a demandé si je connaissais beaucoup de gens. Je lui ai dit oui que j’avais plein d’amis. Je lui ai aussi demandé pourquoi. Il m’a dit que ses parents se disputaient tout le temps et m’a demandé si je pouvais demander à mes amis de l’adopter. Je l’ai rassuré en lui disant que les problèmes des adultes ne sont pas les problèmes des enfants et qu’il n’y a pas de lien entre les disputes parentales et l’affection des enfants.
Plus tard le même jour, l’image de ce petit garçon me revient. Je pense à plein de trucs comme le dessin-animé « Rémi sans famille ». Je m’assieds devant l’ordinateur, je “log on” sur Facebook et mon esprit saute de Rémi à mes amis, mes amis sur –FaceBook-. Comment permettre à notre petit garçon de trouver une famille sur FaceBook ? Ainsi est née l’idée des portraits “FaceBookFriends”. Je n’ai pas gardé de photo de ce petit garçon alors je me suis substitué à celui-ci. En accompagnant le portrait de mes amis sur Facebook (FaceBookFriends) par un autoportrait je tente de rapprocher le lien qui nous unit sur le web et peut-etre dans la vie à l’image de la famille reconstituée que recherche ce petit garçon et tellement d’autres.
Ce projet s’adresse en majorité à mes FaceBookFriends de Guadeloupe parce que la première exposition se fera à T&T Art Contemporain en Guadeloupe. A ce stade il y a environ 120 portraits et 120 autoportraits (total 240) tirés d’un groupe de plus 1300 amis sur Facebook.
Thierry Alet 2009
Links
FacebookFriends : click
Cette série de photo tente de montrer la beauté des femmes que l'artiste rencontre à Johannesbourg. Il voit leur beauté au-delà de l'harmonie des formes et des traits. Il veut nous faire partager ce qu'il pense discerner ; La fierté d'une beauté qui se définit par sa propre individualité et une proposition unique de son rapport au monde. L'affirmation en même temps qu'une invitation subtile à partager ce qu'il y a de beau en chacune.
La dérision qu'offre la série des Têtes qui rient est parente du mouvement Fluxus et Dada de Nam June Paik ou George Maciunas. Thierry Alet est aussi proche du mouvement dans sa série de performances 'Dessins gratuits' présentées à Paris, Martinique et Marie-Galante, puis à New-York à la Fondation Fluxus.
Links
On Fluxus Street : Click
Fluxus Foundation New York ; Click
Street Art, Fresque ou Murals
L'attrait pour les murs dans le travail de Thierry Alet passe par l'observation des traces, marques et écris qu'il remarque un peu partout, mais particulièrement dans le quartier de Sainte-Thérèse (Martinique) où étudiant, il partage un appartement avec l'artiste Henri Tauliaut. D'abords, il peint des portes mais celles-ci ne viennent pas sans les murs et ces murs ont des traces. Plus tard, dans la série 'Le Roi Déchu' il recrée la matière de ces murs comme fonds. Au même moment apparaissent des mots illisibles dont le sens de la présence semble en conflit avec le sens des mots. On pourrait comparer cela à une signature. Souvent le nom ou les noms et prénoms de la personne signataire sont bien illisibles. Malgré tout l'imposition de cette signature est la claire manifestation de la présence effective de la personne à ce moment et de son accord. C'est dans cette conception intuitive qu'il faut comprendre les manuscrits de Thierry Alet.
Et puis il y a la verticalité. Thierry Alet dissocie deux sortes d'écritures. L'écriture verticale et l'écriture horizontale. La dernière est celle des livres. La verticalité elle, peut-être vue comme appartenant à la publicité, à la propagande, à la communication imposée. En effet, on ne choisi pas les affiches que l'on rencontre sur le chemin. Tous ses signes sur les portes des immeubles, dans l' ascenseur, dans a voiture sont autant d'écriture vertical. Dans les toiles manuscrites comme dans les fresques Thierry veut s'emparer de cette double qualité de l'écriture, c'est à dire imposer sa signature. Certain relèveront le caractère obsessionnel comme un facteur aggravant du cas Alet.
Sur les murs l'obsession s'exprime par la grandeur de ceux-ci et surtout le sentiment qu'il pourrait peindre, écrire à vrai dire, à l'infini ou tant qu'il y aura des murs. Sur toile l'obsession s'exprime différemment. L'observation des murs se transmet par la matière de la peinture dans laquelle les mots sont gravés leurs redonnant leur caractère de traces comme celles laissées ici par un camion passé trop près du poteau, un peu de ciment tombé du mur ou un clou mal arraché. Mais pour que l'écriture ne cesse jamais, il se lance dans de véritables campagnes de copiste par exemple en recopiant l'intégralité de certains livres tels 'The painted word' de Tom Wolf ou 'Le Prince" de Machiavel. Une autre fois, il propose une analyse comparée des deux discours du 11 septembre respectivement de George Bush et d'Oussama Ben Laden.
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Le code couleur a été développé à l'occasion de la commande pour le Mémorial Acte. Il fallait une oeuvre sur la langue et notamment l'oralité. Il est à noter que ce n'est pas un alphabet mais bien un code à l'image du code morse ou brail qui s'appuie sur l'alphabet abécédaire occidental. L'artiste fait ce choix pour deux raisons principales ; Un code couleur offre un écho phonétique dynamique et optimiste au Code noir. C'est aussi, une invitation à voir les choses et donc l'histoire mais aussi la société actuelle différemment, en flirtant avec l'idée que tout peut et peut-être même doit être décoder pour être compris.
Il y a eu d'autres tentatives de code couleur dans l'histoire de l'art notamment avec la synesthésie. Le code de Thierry Alet est structuré différemment. Il se veut mémo-technique afin d'assurer une possibilité d'utilisation plus grande. Par exemple, les couleurs primaires et secondaires sont réservées aux voyelles.
Thierry a réalisé deux applications de ce code, La Voleuse d'Enfant (MACTe) et l'Étagère. Mais les implications de ce code restent ouvertes. Le code couleur est-il plus efficace que l'alphabet graphique tel qu'on le connait. Peut-il s'émanciper de celui-ci bien qu'il en soit la base ? Les mots et textes formés en code couleur ayant une entité visuelle et non plus juste une signification intellectuelle abstraite sont-il la manifestation visuel d'autre chose à découvrir ? Thierry Alet aborde ces sujets dans un essai à venir ; Manifeste pour un code couleur.
Links :
La voleuse d'enfant : click
L'Étagère : click
Sur la synesthésie : click
Parcours pédagogie Macte : click
Thierry Alet developed a series of 27 paintings for the most anticipated hotel to open on the Island of Guadeloupe in 2018. These large format are painted with the help of a spin machine but not only. Many technics are employed but the traditional brush. This is a rare incursion into abstract territories for Mr. Alet. He says that hotel guests need not to be confronted with his menacing laughing heads while they are sleeping or trying to relax in the caribbean. Yet, art for the artist must always remain contemplative and invite you to travels of the minds. This is what he is looking to do in these ink on canvas.
These abstract pieces immerse us in mysterious compositions. Sometimes on the border of an aquatic world in a kaleidoscope colors, sometimes at the core of color itself. These pieces grab the eye, they are mesmerizing, they beg the viewer to travel with color, between color. Thierry Alet offers several ways of inhabiting what has been popularized by a children’s toy, then Damien Hirst as “spin painting”. This technique begins with a device constructed with a fan, a drill, sometime a bicycle mechanism. the canvas/ paper/ panel is placed in the device, paint is applied and and then spun. Then starts the dialogue between the artist, the device and his self-prescribed challenge of managing color, speed of rotation, fluidity of the paint, number of coats and chance it self. The artworks, the “images”, are to a certain extent, evidence of the moment of this collision, the meeting of chance, innovation and agency. Each artist achieves unique results, unique compositions and unique impact. A real whirlwind that begins in the mind of the artist.
____ Ces pièces abstraites nous plongent dans des compositions mystérieuses. Parfois à la frontière d'un monde aquatique dans un kaléidoscope de couleurs, parfois au cœur même de la couleur. Ces pièces saisissent le regard, elles sont envoûtantes, elles invitent le spectateur au voyage dans la couleur, entre les couleurs. Thierry Alet propose plusieurs manières d'habiter ce qui a été popularisé par un jouet d'enfant, puis Damien Hirst comme le « spin painting ». Cette technique commence par un appareil construit avec un ventilateur, une perceuse, parfois un mécanisme de bicyclette. la toile/le papier/le panneau est placé dans l'appareil, la peinture est appliquée puis lancé en rotation. Commence alors le dialogue entre l'artiste, le dispositif et son défi autoproclamé de gestion de la couleur, de la vitesse de rotation, de la fluidité de la peinture, du nombre de couches et du hasard lui-même. Les œuvres, les « images », sont en quelque sorte le résultat de cette collision. Chaque artiste obtient des résultats uniques, des compositions uniques et un impact unique. Un véritable tourbillon qui commence dans la tête de l'artiste.
À l'occasion d'un de ses cours à Columbia University, Maryse Condé invite Thierry Alet à faire un exposé sur le plagiat dans l'art contemporain. Cette invitation le contraint à regarder ce concept de plus près. Il en déduit que l'idée de plagiat est bien plus large et compliqué qu'il ne pensait. Il est notamment étonné de l'affaire des 'balloon dog bookends' que Jeff Koons gagne. En effet, dit Thierry Alet, Jeff Koons a 'copié' les balloons dogs des magiciens anonymes de central Park, en a fait des sculpture mais une société privée de ne peut plus s'inspirer des mêmes magiciens de Central Park parce que Jeff Koons a rendu ces balloon dogs 'famous'. De la même façon Damien Hirst n'invente pas les Spin paintings qui existaient déjà notamment comme jeu d'enfants. Et si Thierry Alet fabriquait une machine à faire des Spins paintings, serait-ce du plagiat ou un hommage à Damien Hirst ?
Links:
New York Times on Bookends suit : click
On Damien Hirst spin paintings : click